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Takis vous donne le feu vert. Et c’est face à soi-même que l’on se retrouvera, découvrant cette formidable collection Perlstein, face à soi dans les miroirs de Lavier ou de Pistoletto. Si le néon « Red » de Maurizio Nannucci rappelle que c’est dans le dédale de Maison Rouge que l’on pénètre, « The Prussian Bride Machine » de Rebbeca Horn annonce la couleur, celle du mystère, tandis que Barba Krugger percute : « Busy going crazy ». La collection Perlstein suscite en effet un fol enthousiasme.

Il les appelle « cocos ». « Chez moi, explique Sylvio Perlstein, coco est synonyme d’artiste ». Assurément, Sylvio Perlstein est un drôle de coco également, lui qui en quarante ans a constitué une collection parfaitement singulière, exigeante, modeste dans l’approche mais exemplaire et rigoureuse, éloignées des modes qui passent et parfaitement intuitive. « Se jouant des distinctions historiques, esthétiques, philosophiques ou matérielles, écrit David Rosenberg, commissaire de l’exposition, le collectionneur se mue en auteur dont l’effort ne viserait pas à élaborer un récit cohérent qu’à susciter rencontres et rapprochements fulgurants ». « Je vis dans un labyrinthe où j’accumule des « trucs » bizarres, explique Sylvio Perlstein. Ce sont des signes, des symboles de troubles et d’interrogations, de ces moments inexplicables où je suis dérangé. C’est alors que la relation avec l’objet, l’œuvre, la chose, peut s’installer dans la durée. Ensuite quand la chose arrive chez moi, elle ne perd pas son mystère. Elle continue à me déranger mais de manière encore plus difficile à saisir parce qu’elle est alors parmi des tas d’autres choses qui lui donnent un sens et une forme qu’elle n’avait peut-être pas initialement ».

Ce qui me dérange, ce qui m’intrigue

La collection Perlstein –près de mille œuvres aujourd’hui témoigne de cette inlassable curiosité, de cette perpétuelle quête de sens au travers de ce que le collectionneur nomme une accumulation plutôt qu’une collection : « Je ne sais pas ce que c’est qu’une collection, je ne sais pas ce qu’est l’art, dit-il encore. Je ne sais pas ce qui est bien ou pas. Moi je me promène. Je flâne. Je ne veux rien de particulier. Je ne sais pas vraiment ce que j’ai fait. Je ne sais pas exactement non plus quand tout a commencé. Il y a des choses qui m’intriguent et me dérangent. Pour que quelque chose s’enclenche. Il faut que ce soit déroutant. Et aussi difficile. Sinon ce n’est pas intéressant, ce n’est pas excitant. Je n’ai pas le goût des objets ou de l’art, c’est-à-dire que je ne me considère pas comme un expert et encore moins comme un historien. J’agis en suivant mon intuition, au gré des rencontres et des découvertes. J’éprouve de la passion pour ce qui me dérange, m’intrigue, me gêne ».
Sylvio Perlstein a toujours décliné sa collection sur un mode intime, personnel, loin des légitimations. Tout procède de rencontres, à commencer par celles des artistes eux-même. A New York, il côtoie Darboven ou LeWitt au comptoir du Max’s Kansas City, rencontre régulièrement, Warhol, Roy Lichtenstein, On Kawara. C’est à Bruxelles qu’il découvre Ryman, fréquentant la galerie MTL. Il tisse des relations avec Bruce Marden, Joseph Kosuth, Douglas Huebler, Keith Sonnier, Bruce Nauman, Agnès Martin, Donald Judd, Vito Acconci, Ed Ruscha, Carl André, Robert Mangold, Keith Haring, Mapplethorpe et bien d’autres. Lorsqu’il s’arrête en Belgique, il rend visite à Marien, à Mesens. S’il visite la Ducumenta, en 1972, c’est en compagnie de Marcel Broodthaers A chaque fois qu’il débarque à Paris, il ne manque pas de passer un coup de téléphone à Man Ray. « Il n’y a que des premières fois », dit-il lorsqu’on lui pose la question de son premier achat. Avec spontanéité, grande liberté dans ses choix –ce n’est pas toujours, et c’est mieux ainsi, l’œuvre emblématique qui rejoint sa collection -, loin de ce qui est convenu, attendu. Elle témoigne bien sûr des nombreux voyages, d’une vie professionnelle accomplie entre Anvers, Paris et New York, des origines à la fois belges et brésilienne, mais surtout d’une infatigable curiosité, d’un désir de faire sens non en fonction d’une histoire de l’art, mais d’un esprit ouvert sur la vie. Il n’est pas innocent que la collection Perlstein trouve ses fondements en Dada, son irrévérence, son invention, son mystère, son esprit profondément ludique. « Le rapport à l’œuvre, constate Marc Dachy, à propos de la collection Perlstein, y gagne en fraîcheur, ce qui se perd dans le tombeau du musée. Le défi de la collection privée est de faire se côtoyer des œuvres d’artistes qui, selon les cas, sont déjà dans les musées ou y manquent, et d’autres qui n’y seront jamais d’autant que la collection flirte avec l’inexposable. Sylvio Perlstein a ce non-conformisme. C’est sa sensibilité.
Attentif et ouvert à la diversité des modes d’expression comme à celle des différents mediums, il se passionne avec la même intensité pour Dada, le surréalisme, le minimalisme et l’art conceptuel, l’art belge des années 60, les artistes du Nouveau Réalisme ou de l’Arte povera, la photographie des années 20 à aujourd’hui ou la création la plus actuelle. Se focalisant sur l’importante collection photographique de Sylvio Perlstein, Xavier Canonne souligne : « l’on est loin ici du procédé du philatéliste alignant ses trésors, un œil sur le catalogue de référence. Une grande liberté de choix caractérise tout au contraire cette collection qui s’est refusée aux spécialisations quand bien même quelques figures dominent l’ensemble. La fréquentation de Man Ray a ouvert Sylvio Perlstein à l’étrange, à l’insolite, commun a de nombreuses œuvres qu’il possède ».

Active et joyeuse

Le parcours de l’exposition épouse au plus près cet esprit libre, frondeur et curieux. Bien sûr une salle photographique dont la courbure évoque celle d’un œil optique où sont accrochées près d’une centaine de photographies des années 20-40.Sans transition le regard passe de Brassaï à André Kertesz, de Cahun à Alvarez Bravo.Bien sûr une salle très belge, le fémur d’homme belge de Marcel Broodthaers pour sens giratoire. Ici le mystère des mots regroupant Hanna Hoch, Bruce Nauman, Picabia, Magritte ou le pliant de voyage de Duchamps. Là une chambre avec vue, sur les Becher, Richard Long, Jan Dibbets ou André Cadéré. Paysage et déambulation. Une salle est nommée « objets de mon affection » regroupant des œuvres d’Arman, Christo, Man Ray, Antoni Miralda, Aubertin ou Larry Rivers. Toutes les salles de ce surprenant dédale pourraient porter le même titre. « Sylvio Perlstein, écrit Bernard Blistène, nous raconte une histoire. L’œil vagabonde entre les œuvres, et les sens s’égaient. Là un cliquetis, le clignotement d’un néon, le grincement d’une sculpture, le son d’un objet incongru, l’image vivante et animée d’une projection… La collection ne cesse de nous rappeler combien le siècle passé est celui de l’émancipation de tous les sens, la conquête d’un espace ouvert à toutes les expériences. Active et joyeuse, cette collection nous sollicite sans cesse… Cette collection est le gage de la proximité de l’homme avec ses œuvres. Elle est le gage de la fragilité des choses ».

Jusqu’au 14 janvier, la maison rouge, 10 bvd de la Bastille, 75012 Paris

 

images : fémur d’homme belge de Marcel Broodthaers, The Prussian Bride Machine de Rebecca Horn

paru dans H.ART, novembre 2006

Ben Vautier met les choses en tas, avec esprit. Poursuite souhaitable.

Un musée, annonce Ben Vautier dans sa dernière newsletter, un musée mais lequel, envisagerait de reprendre le concept du « Tas d’Esprit » qui transforma la rue de Seine à Paris en joyeuse pagaille un soir de vernissage voici quelques semaines. Pensez donc, circulation bloquée, foule en tas à la porte des galeries, concert d’aspirateurs sur le trottoir du Louisiane, manifestants scandant « cerise-cerise » à tue-tête, cordée d’amateurs d’art (ou d’anti-art), pélerinant à l’aveugle de chapelle en lieu d’expo sachet kraft barré d’un impératif « Pas d’Art Pas d’Art ! » sur les yeux, il y avait de quoi se rincer l’œil plus que la dalle. Le titre de cette exposition, menée de main de Ben, ou plutôt de ce tas d’expositions, est issu d’un jeu de mot entre la citation de Nam June Paik, « Fluxus est un état d’esprit » et Charles Dreyfus qui surenchérit proposant « les tas d’esprits ». Ben Vautier de préciser : « le Tas est une interrogation sur le tout possible issu de Duchamp, du futurisme, de Cage, l’art qui se contredit, l’art qui se mange la queue, l’art qui n’est pas de l’art, la vérité est art, l’art qui se demande se qu’est l’art, l’art anti-art. Le Tas n’est pas une exposition Fluxus bien que Fluxus en soit. Le Tas fait la part belle à Dada, au futurisme, à la pansémiotique, avec leurs mots coïncidences, la Créatique Lettriste, la performance et ses gestes, le situationnisme et même cette partie du Nouveau Réalisme qui a théorisé les limites de l’art, et surtout aux travaux de beaucoup d’individus d’un peu partout dans le monde ».
« L’art est ce que tu fais où tu le fais » préconisait Robert Filliou et rappelle Charles Dreyfus. Debord et Wolman disaient à peu près la même chose : « La dérive se définit comme une technique de passage hâtif à travers des ambiances variées… pour se laisser aller aux sollicitations du terrain ». Ici en l’occurrence une demi-douzaine de galeries, quelques libraires, un hôtel, une salle de cinéma, et j’en passe. Impossible de recenser le tout ; on y pointa, entre autres, des œuvres de Brecht, Cadere, Halbert Filliou Patterson, Labelle Rojoux, Taoop et Glabel, Lebel ou Vostell, on croisa Claudie Dalu femme à barbe, Charles Dreyffus déambulant, Di Maggio aussi, j’allais écrire évidemment, on évoqua Macunias, Debord, Picabia ou les Incohérents. Vaste capharnaüm singulier, joliment brouillon, boudé par une certaine presse parisianiste, vivifiante foire toutefois que Ben lui-même a balisé d’une sorte d’« on est plus ego à deux ou plus » pour paraphraser Labelle-Rojoux, tout en fixant quelques bornes : Vérité, Dada et la vie, amour sexe et mensonge, l’ego et quelques autres.

Contributions belges

Pas étonnant dès lors que Ben fit appel à quelques artistes belges, plus ou moins proches, c’est selon, du défunt Cirque Divers, cirque humain urbain, grand théâtre du quotidien. À commencer par son fondateur, grand jardinier du paradoxe et du mensonge universel, explorateur syrien, qui installa sur le pavé de la rue de Seine son trône de Sultan de Bouillon, invitant, performance remarquée, les badauds à se couronner roi de ce qu’ils voulaient pour un photomaton souvenir. Jacques Charlier, quant à lui, dont Ben souhaitait la présence pour son toujours d’actualité : « Vous qui souffrez d’art savez de quoi je parle » rendit un wharolien hommage à Noël Godin. Sumkay fit défiler sur écran quelques centaines de ses clichés, là où l’insignifiance des choses prend toutes ses signifiances. Jacques Lizène enfin parsema le parcours de quelques sculptures génétiques en remake, dessins médiocres dont certains simplement en tas ou vidéos parfaitement nulles.
Une poursuite du Tas d’Esprit au musée dès lors ? Oui, en se disant, que ce n’est pas un cul de sac.

Paris, rue de Seine, galerie Seine 51, galerie Phal, galerie Liliane Vincy, Rive Gauche, librairie Mazarine, etc… Catalogue sur demande, textes de Ben et de Charles Dreyfus, contributions diverses.
Pas d’Art, performance collective pour le Tas
paru dans H.ART, nov 2006

Deux jeunes et nouvelles initiatives éditoriales méritent attention et sortent de leurs colonnes : « (Sic) » édite son « livre premier », « Code » répond à l’invitation du Comptoir du Livre à Liège. Attitudes éditoriales et exposition.

 

L’offre en matière éditoriale dans le domaine de la création contemporaine, en Belgique francophone du moins, reste peu abondante. La presse quotidienne et hebdomadaire, à de rares exceptions près, a très largement désinvesti le domaine. Du côté des publications spécialisées, la situation n’est pas beaucoup plus encourageante. Bien sûr, il existe « Flux News », trimestriel d’actualités artistiques édité par l’association du même nom. Sans aucun doute « L’art Même », publié à l’initiative du Ministère, s’est-il fixé pour objectif de combler au mieux les carences, débordant même de son rôle strictement institutionnel. Plus récemment est apparu l’excellent « Dits », activité éditoriale du Musée des Arts Contemporains du Grand Hornu, publication dirigée par Denis Gielen qui, au rythme de livraisons thématiques – hybride, simulacre, récit, violence, voyages, rock – aborde l’art d’aujourd’hui au travers de « petites pièces traitant d’un sujet familier ou d’actualité ». Étroitesse du marché, manque d’encouragements et de moyens, le catalogue se résume grosso modo à ces trois titres. Il est dès lors plus que vivifiant d’évoquer ici deux jeunes et nouvelles initiatives en la matière, toutes deux menées par un collectif d’auteurs, « (Sic) » d’une part « Code » de l’autre, qui ont pour objectif à la fois de générer une activité éditoriale mais aussi d’enrichir celle-ci de prolongements divers, chacune s’étant fixé un champ de réflexion et de prospection distinct et circonscrit. Quant à enrichir le débat tant sur l’art que sur l’édition, ce sont là des projets pertinents et courageux.

(Sic), ainsi soit-il

Dire que le titre de la première de ces deux revues, « (Sic) » est référentiel, est presque digne de La Palisse. Sic, il est en ainsi. Sic, référence à la citation. Sic qui peut aussi être ironique entre parenthèses mais en considérant ici l’ironie dans son sens philosophique, celui d’un appel à l’activité critique du lecteur. « (Sic) » vient de présenter son « livre premier » -confirmant par cette appellation sa volonté référentielle – et prévient que la revue se situera « dans une perspective d’histoire de l’art, une histoire de l’art récente, attentive aux différents discours des sciences humaines, désireuse de soulever des problématiques concrètes et pertinentes, résistant aux fluctuations et à l’urgence de l’actualité » (sic). À l’heure d’un zappage généralisé, on appréciera la prise de position.
Et cette première livraison tient effectivement ses promesses, les cinq sujets traités par les cinq auteurs -Anaël Lejeune, Sébastien Biset, Yoann Van Parys, Olivier Mignon et Raphaël Pirenne – ne sont pas innocemment choisis et pourraient pour certains d’entre eux faire figure, à un second degré, d’une prise de position quant à une façon de considérer l’art dans notre société actuelle. C’est fort clair dans la contribution de Sébastien Biset par exemple, qui aborde la thématique de la distance et de la co-présence comme nouvelles solitudes à l’épreuve du vécu dans les pratiques de l’art. Partant de la notion d’échange à l’heure d’une hyperactivité globale, de la désintégration communautaire, de la surabondance, Sébastien Biset revient sur l’esthétique relationnelle chère à Bourriaud et réévalue les modes participatifs y compris leurs dangers d’artifice de sociabilité, comme il aborde les pratiques de déambulation, cette resingularisation, cette façon d’envisager le territoire pour soi-même et face à l’autre. C’est plus diffus dans l’essai de Raphaël Pirenne qui documente sous le titre évocateur du « doigt dans l’œil » la pratique du dessin à l’aveugle dans l’œuvre de Twombly, de De Kooning et de Morris. L’essai est parfaitement étayé interrogeant, comme ces artistes l’ont fait, le primat de la vision sur les autres sens. Après lecture, on ne peut que s’interroger sur notre propre façon de voir, de considérer la création et ses avatars. « (Sic) » assurément tient d’une attitude éditoriale.

Commande, adresse, inspiration

En couverture de ce « livre premier », « La rencontre, Bonjour Monsieur Courbet ». Ou plutôt une reproduction légendée d’une reproduction de « La rencontre, bonjour Monsieur Courbet », tableau de Gustave Courbet. La citation sous forme de poupée gigogne est efficace si l’on considère ces problématiques de déambulation, de singularité, d’échange que nous évoquions. Elle est due, elle est même l’œuvre d’Olivier Foulon auquel « (Sic) » a fait appel afin d’illustrer la revue. En fait afin d’interroger les traditionnels rapports qui s’établissent entre textes et images dans une publication artistique. En fait non pas afin d’illustrer, le terme est bien mal choisi. Dans sa pratique artistique, Olivier Foulon privilégie en effet le champ de la reproduction iconographique, interrogeant ses avatars et ses marges en d’elliptiques scénarios visuels. Il ne pouvait donc que parfaitement répondre à la commande, choisissant pour hors textes que des reproductions de reproductions n’ayant, a priori, aucun lien avec les essais publiés, n’investissant pas même le domaine de l’art des XXe et XXIe siècles. Olivier Foulon série, outre le tableau précité de Gustave Courbet, quelques Annonciations, évoquant par là le rôle du commanditaire (comme Sic est effectivement le sien), de l’adresse –mais à qui donc s’adresse-t-on -, de l’inspiration. C’est là parfaitement adéquat au projet éditorial.

Le comptoir de Code

Tout comme (Sic) qui a proposé une conférence d’Olivier Foulon à l’occasion de sa naissance, conférence qui devrait faire prochainement l’objet d’un podcast sur le site de la revue, et qui prévoit de diversifier ses projets, « Code » sort régulièrement de ses colonnes. En ce mois d’octobre pour une exposition, une carte blanche, offerte à la revue par le Comptoir du Livre à Liège, grand défenseur des petits éditeurs et métiers du livre. À l’heure de la biennale du design, « Code » y convoque une douzaine d’artistes belges et étrangers qui proposeront autant d’œuvres à la fois uniques et démultipliées, interrogeant justement la notion de produit et d’édition dans l’art contemporain. « Code » est d’ailleurs avant tout un collectif de curateurs fondateurs d’une plateforme de diffusion et de promotion auquel le magazine du même nom participe. Son ambition est de se tourner vers des artistes émergents et d’envisager une activité critique sans enfermer l’art dans un ghetto, mais « en soulignant au contraire qu’il se nourrit du quotidien, renouvelant nos conceptions philosophiques et politiques, dans une société qui semble confondre éthique et esthétique, subversion et surrationnalisme ».
Plutôt thématique, « Code » interroge donc autant les artistes que la société dans laquelle ils agissent. Sa troisième livraison, la dernière en date, sondait au travers, entre autres, des œuvres d’Aida Ruilova, d’Iris Van Dongen ou de Ben Grasso, l’expérimentation du morbide à l’heure où celui-ci semble revenir à l’avant scène. La précédente revivifiait le classique débat Nature versus Culture, de l’Eden de Cyprien Chabert à l’art biotech’ d’Eduardo Kac, du bestiaire d’Alexandra Mein aux interventions urbaines de Leopoldine Roux.
Code est en prise directe avec le réel. Son titre est suffisamment emblématique : code décode.

(Sic) : http://www.sicsic.be
Code : http://www.codemagazine.be
Exposition carte blanche de Code au Comptoir du Livre, en Neuvice à 4000 Liège, jusqu’au 12 novembre.

image : bonjour monsieur Courbet, reproduction, couverture de Sic

paru dans H.ART, novembre 2006